« Jackie and Jack », ce couple que la presse a encensé ( construit en grande partie sur la version qu’en a livrée celle qui était née Jacqueline Lee Bouvier), a alimenté les commérages et continue à servir de référence à une certaine idée de la complémentarité conjugal, encore bien longtemps après la mort des deux protagonistes de la légende.
Mais sous l’effigie surexploitée par la presse, quel était le vrai visage de celle que le président avait coutume de présenter sous la boutade « Je suis celui qui accompagne Jackie Kennedy » ?
C’est de la femme enfermée dans un paradigme auto-créé qu’il est ici question.
Que reste-t- il des ambitions personnelles de Jacqueline Bouvier, celle qui ne voulait pas être appelée « First Lady » mais « Madame Kennedy » ?
Personnalité ambiguë, « Jackie » reste aujourd’hui une énigme. Les confidences qu’elle a faites à l’historien Arthur Schlesinger après l’assassinat du président à Dallas, rendues publiques 50 ans après les faits, laissent entrevoir une fragilité maladive et une intelligence analytique et critique très acérée sous le sourire de façade.
Olivier Lenel dédouble le personnage de Jackie autour du pivot de l’attentat de Dallas.
Car les images de Jackie en tailleur rose, grimpant sur le capot de la voiture, sont ancrées dans les mémoires. Pouvoir des images, pouvoir de l’habit, Jackie Kennedy a su mieux que quiconque se protéger derrière un masque. Sous les éloges du « style » Jackie, elle s’est enfermée dans une armure contre la réalité.
Marie du Bled et Marie-Paule Kumps se partage les fragments de vie de Jackie à des étapes différentes de son évolution de femme, laissant échapper un fiel que Jacqueline Kennedy aura toujours si bien retenu…
De la naïveté de la jeune fille pétrie de bonne volonté à l’amertume de la femme blasée, le corps de Jackie est ici traversé par les commentaires, les critiques, les railleries et toutes les déformations dont la presse s’est nourrie durant des décennies.