Nous connaissons tous, surtout à l’approche de l’hiver, ces vendredis soirs qui nous retiennent chez nous, bien au chaud, au coin de la cheminée. Le programme est souvent celui-ci : on enfile un vieux pilou et de gros chaussons, on se prépare un plateau-tv, on lance un dvd vu et revu, pour terminer, sous le plaid, recroquevillé dans le divan. Un vrai moment bonheur, durant lequel on se sent si bien chez soi !
Et bien, c’est cette même sensation que je perçois, ce vendredi soir, au théâtre Le Poème, à la différence près tout de même que je ne porte pas de pyjama !
En effet, tous les ingrédients sont là pour que je me sente comme à la maison : la proximité, la chaleur, la complicité, bref la convivialité règne en maître toute cette soirée. Il faut dire que le décor intime et charmant de la salle s’y prête à merveilles.
« Le ventre des écrivains n°4 » célèbre les 50 ans de publication de Jean Louvet. C’est donc à une soirée d’anniversaire, en petit comité, que je suis conviée. Seuls les plus grands fidèles de l’auteur sont présents, et pourtant, moi, l’étrangère, je me sens des leurs.
Je suis installée à leur table, cette immense table qui nous réunit tous, et je m’apprête à partager avec eux, le temps de quelques heures, un délicieux bouillon de culture.
Musique et interprétation alternent : là où les jazzmen soufflent sur scène un vent de légèreté, les comédiens imposent un véritable ancrage. Ils n’ont encore dit mot que le poids des idées est déjà palpable. C’est dans un silence de plomb que chacun de nous boit ces paroles ; paroles qui parlent de la vie, de l’intériorité des êtres et qui, par conséquent, touchent tout un chacun.
Entre les coups, ça reste toujours un régal : des rires et des échanges autour d’un repas amical et un verre de vin rouge, le tout couronné par la parfaite maîtresse de maison, Dolorès Oscari. L’orchestre clôture le bal, tout en humour, avec une reprise de Boris Vian. Et pour terminer la soirée en douceur, quoi de mieux qu’un dessert ?!
Rassasiée de tant de gourmandises, je quitte mes hôtes. En effet, après un réel moment de bonheur, il est temps de rentrer chez moi, pour enfiler chaussons et pyjama !