Pas de tristesse mais un appétit féroce de vivre dans le quotidien tragique de ces trois sœurs qui se retrouvent après une longue séparation dans la maison familiale que Madeleine l’aînée, n’a jamais quittée. Immeuble vétuste, cet ancien cinéma de quartier n’a pas survécu au passage du temps.
La joie des retrouvailles et les souvenirs d’une enfance heureuse ne suffisent pas à calmer les estomacs qui grondent après plusieurs jours de jeune. D’autant que l’expropriation est désormais imminente.
Soudées, les trois combinardes vont imaginer mille petites escroqueries qui leur permettent à peine de s’offrir un ou deux repas par semaine. Sans intention de faire du mal à quiconque, elles inventent les stratagèmes de survie les plus incohérents qui vont les conduire au plus macabre, bouffer du cadavre ! Arnaqueuses arnaquées, la fin justifie les moyens. C’est justement la créativité et l’imagination des petits escrocs qui a inspiré le thème de cette comédie douce-amère à Virginie Thirion.
Une pièce sombre sauvée par la tendresse, immense, contagieuse, héritée d’un Charlie Chaplin ou d’un Totò lorsqu’il vend la fontaine de Trévise aux touristes américains. C’est surtout un moment magique que nous passons avec ce trio hors pair que forment France
Bastoen, Delphine Bibet et Laurence Warin. Une plongée microcosmique dans un monde à la dérive, où la joie de l’instant présent se moque de la misère. Une interprétation touchante avec un vague à l’âme un peu rétro et des références cinématographiques qui évadent vers le rêve.
Palmina Di Meo
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