Suite au décès de leur père, cinq frères et sœurs se retrouvent dans la maison familiale, désormais vide. Cet évènement déclenche un torrent de souvenirs, s’appuyant eux-mêmes sur un passé plus lointain. En deux temps trois mouvements, on se retrouve à l’époque des dinosaures. S’il s’agit à la base de l’histoire d’une famille, la réflexion implicite est beaucoup plus large : l’évolution, l’importance de son « chez soi », l’impact des souvenirs, l’avenir de la planète.
La pièce s’inspire de la bande dessinée « Here » de Richard Mc Guire mais un important travail d’adaptation a été nécessaire pour reproduire les changements d’époque en direct. La mise en scène joue un rôle essentiel puisqu’il faut transporter le spectateur à travers les âges dans un lieu fixe : changements de costumes, d’objets, de meubles, tout est réglé comme du papier à musique.
Si le projet s’apparentait à une gageure, il s’agit pourtant d’une réussite, qui repose bien sûr sur les acteurs mais aussi sur la virtuosité de Corine Struyf, déjà détentrice d’un Prix de la critique pour « Homme sans but », de Arne Lygre, en 2014. D’histoire il n’y a pas vraiment, il ne faut pas trop chercher de liens entre les clichés, il s’agit plus de moments de la vie d’une famille (décès, mariage, jeux, émotions…) que d’une saga familiale. Du théâtre inventif, original, qui vient malheureusement renforcer nos inquiétudes sur le futur de la planète. En route pour un voyage temporel spectaculaire !