Janine Boissard est un écrivain qui raconte des histoires. En cela, qui peut sembler surprenant, elle renoue avec la fonction première du romancier : plonger son lecteur dans un monde de fiction, inventé autour de personnages qui y vivent une part de leur destin imaginaire. Devant le foisonnement des ouvrages qui se disent « romans » et n’ont plus rien à voir avec ce que ce mot signifie, Janine Boissard est atypique. C’est sans doute cela qui lui vaut en même temps des millions de lecteurs et le dédain des pseudos intellectuels qui, dans le carré germanopratin, boudent ce qui enchante.
Nous avons eu la curiosité de valider notre définition du romanesque en allant puiser les définitions qu’en donnent le Wikipedia et le Robert.
L’encyclopédie Wikipedia définit le roman de la manière suivante : « De manière synthétique et générale, on peut dire que le texte romanesque est un récit de taille très variable mais assez long, aujourd’hui en prose, qui a pour objet la relation de situations et de faits présentés comme relevant de l’invention même si l’auteur recherche souvent un effet de réel, ce qui le distingue du simple récit-transcription (biographie, autobiographie, témoignage...) mais aussi du conte qui relève du merveilleux. »
Le Robert, référence s’il en est, indique : « Œuvre d’imagination en prose qui présente des personnages donnés comme réels. »
On pourrait sans doute multiplier les références qui aboutiraient toutes à un socle commun : le roman raconte une histoire imaginaire qui a l’apparence de la réalité.
C’est à ce travail d’art autant que d’artisanat que se consacre sans désemparer Janine Boissard. Contre les vents et les marées de la critique prétendue intelligente, elle écrit chaque jour les histoires auxquelles elle confronte ses protagonistes, elle se rend sur les lieux où elle situe l’action, elle se laisse guider par la rêverie ou la rencontre (ainsi nous avions rendu compte de son très beau livre consacré à Malek Chebel .
Son dernier roman en date ne fait pas exception.
A partir d’une famille où les parents, Olivia, avocate internationale, et Jean-Rémi Le Guen, jardinier de cœur qui a sacrifié sa vocation pour vivre un coupe qui se délite, se séparent, Janine Boissard brosse un portrait sensible d’un homme à la recherche de sa vérité. Ce naufragé dans le désert matrimonial, se reconstruit sous le regard de ses enfants dont ainsi il reconquiert le respect et l’admiration. Une phrase pourrait résumer le combat de cet homme : "On n’enterre pas comme ça des années de tricherie avec soi-même. Et les tricheries des grandes personnes crèvent les yeux des enfants et brisent leur élan."
Dans cette rencontre, Janine Boissard nous raconte la genèse de ce livre, elle nous dit l’enthousiasme de la rencontre avec ses lecteurs, elle nous révèle sa manière de travailler. C’est à une sorte de compagnonnage attentif que cette grande dame nous invite.
Edmond Morrel
« Dans la vie, mon grand, il faut parfois savoir choisir. » Comment Jean-Rémi se relèvera-t-il de cette phrase meurtrière que son fils aîné lui jette à la figure ?
À force de concessions, a-t-il perdu l’estime des siens ? Comment la reconquérir ? Choisir, pour lui, ce sera dire « non ».
Non aux diktats de sa femme, ambitieuse avocate internationale. Non à un travail qu’il déteste. Non au mépris de Cédric et de Tom, ses garçons pour lesquels il ne fut jamais un modèle.
Cessant enfin de courir après une vie qui lui échappe, Jean-Rémi va renouer avec la passion de sa jeunesse pour l’horticulture et prendre le temps d’être lui-même. Ainsi regagnera-t-il le respect et l’amour des autres. Et, pour l’amour de ses enfants, Jean-Rémi est prêt à tout. Même à devenir un héros.
Dans la veine du roman familial qui a fait son succès et lui vaut un public fidèle, Janine Boissard convoque à nouveau les rires et les larmes pour répondre à cette question d’aujourd’hui : qu’est-ce qu’être père ?"