Alors que les époux Bélier dînent tranquillement dans leur appartement, tout à coup, le téléphone sonne. Bizarre, les Bélier ne possèdent pas de téléphone ! On demande un certain Monsieur Schmitt. Ahuris, les Bélier découvrent que leur armoire est remplie de vêtements inconnus. Manifestement, ils ne se trouvent pas chez eux, enfermés dans cet étrange appartement au Luxembourg. Comme dépossédés d’eux-mêmes, l’angoisse les stupéfie, d’autant que tout semble prouver qu’ils sont bien Monsieur et Madame Schmitt. C’est ici que le cauchemar commence... Qui est donc ce Monsieur Schmitt ?
Un questionnement existentiel survole cette comédie de boulevard, troublante, absurde, et drôle. Chaque étape du processus semble crédible, mais ses dérèglements progressifs interrogent constamment la réalité. L’engrenage surréaliste se referme irréversiblement sur les Schmitt, qui se voient même attribuer un « coup de théâtre » qui n’existait pas dans leur vie antérieure. Mais au fond, toute cette métamorphose tragico-cynique ne change rien à leur servitude obéissante ni à leur médiocrité.
Carte en mains, Bernard Cogniaux a dirigé ces voyageurs insolites vers les points cardinaux qui correspondent le mieux à leur perdition. Les décors mouvants de Lionel Lesire, participent à la désorientation avec la précision d’un GPS pour petits animaux égarés. Ce sont Marie-Paule Kumps et Alain Leempoel qui incarnent docilement les Bélier-Schmitt déboussolés. Les traditionnelles figures d’autorité ne sont pas épargnées par le phénomène. Le psychiatre aux techniques pour le moins surprenantes (Thierry De Coster) semble sûr de lui, persuadé de ne pas perdre le Nord. Le policier aussi, sous son uniforme bien comme il faut, (Thierry Janssen), est un peu à l’Ouest. Quant à Térence Rion - le « coup de théâtre » qui a sa langue en poche, sauf quand il la crache- il prendrait bien le large vers le Sud, loin de cette famille...Vous l’aurez compris, si les radars sonnaient à chaque fois que les personnages virent de bord dans la quatrième dimension, la pièce se verrait coller un maximum de contraventions, pour le plus grand plaisir de son auteur anti-conventionnel !
Si vous avez envie de vous perdre dans l’humour absurde et irrévérencieux, rendez-vous aux Galeries… mais prenez aussi rendez-vous chez le psy pour soigner vos questionnements sur le dédoublement de personnalité et n’oubliez pas de prévoir un taxi pour être sûr de rentrer chez vous !
Céline Verlant
Qui est Monsieur Schmitt ?
- Dates
- Du 15 février au 11 mars 2012
- Horaires
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Tableau des horaires
- Où
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- Contact
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http://www.trg.be
infos@trg.be
+32 2 512 04 07
Qui est Monsieur Schmitt ?
M. et Mme Bélier dînent dans leur salle à manger quand ils sont interrompus par la sonnerie du téléphone. Or, ils n’ont pas d’abonnement téléphonique. Le mystérieux interlocuteur, insistant, demande à parler à un certain M. Schmitt… Plus étrange encore, M. et Mme Bélier découvrent que l’intérieur de leur appartement a changé : les cadres accrochés aux murs ont été remplacés par d’autres, les livres et les vêtements ne sont pas les leurs… Sont-ils, sans le savoir, M. et Mme Schmitt ? L’écriture de Sébastien Thiéry occupe un territoire original : répliques de pur boulevard et monde absurde kafkaïen. Un ovni en forme de point d’interrogation. Un véritable régal ! Une pièce pendant laquelle on rit, on s’inquiète, on se remet en question ! Qui est fou finalement ? Une soirée cocasse, désopilante et ébouriffante. Kafka aurait adoré, mais Feydeau aussi. Avec Alain Leempoel, Marie-Paule Kumps, Thierry Janssen, Thierry De Coster, Térence Rion. Mise en scène : Bernard Cogniaux Décor et costumes : Lionel Lesire
Représentation en soirée à 20h15 et en matinée à 15h.
Location ouverte de 11h à 18h du mardi au samedi.
02 512 04 07
Entrée : de 11 € à 24 €
Vendredi 2 mars 2012, par
Quand la réponse n’est pas dans la question
« Bourgeois à la con ayant réussi l’exploit d’entrer au Conservatoire national d’Art dramatique » comme il le dit lui-même, Sébastien Thiéry s’est mis à écrire à la trentaine, après un constat d’échec professionnel et quelques détours par le monde de la télévision. Depuis, cet homme pressé et impatient fait son chemin. Il a écrit Sans ascenseur, Dieu habite Düsseldorf, Le début de la fin, et Cochons d’Inde, qui lui vaut deux Molières en 2007.
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