Ils sont deux et ils se complètent : Maky parle et Fabot l’accompagne à la musique. Mis en scène par Manuel Antonio Pereira, cet hymne est nourri du récit autobiographique de l’artiste qui s’est retrouvé dans l’enseignement spécialisé parce qu’il parlait trop. S’en suit un parcours scolaire difficile et des redoublements : « des fois c’est le choc, quand le prof confond sa classe avec un ring de boxe ». Aujourd’hui, Maky peut enfin s’exprimer, il jongle avec les mots, notamment lorsqu’il improvise brillamment un slam sur base des injonctions du public.
Avant cela, il a dû exercer des métiers « convenables », des métiers « qui rassurent les parents ». Dans ce cadre-là, les mots lui ouvrent les portes, vendeur puis conseilleur commercial, les clients l’écoutent. Pour en témoigner, Maky relate son expérience dans le Stockel Square, petite galerie commerçante dans le centre de Woluwe-Saint-Pierre : moment fort de son spectacle, surtout pour ceux qui connaissent la galerie.
Poète urbain, Maky défend le rap, style musical soutenu par le public mais décrié par les médias ou les milieux élitistes. Le choix de Damso pour interpréter la chanson du Mondial 2018 corrobore d’ailleurs cette tendance. Ici, les mots servent de prétexte pour dénoncer les formatages exigés par la société (l’enfant qui doit rester calme, les métiers à exercer…). Jeunes et moins jeunes peuvent donc aller découvrir Maky et Fabot dans ce spectacle dont l’atout majeur est la dimension populaire : à découvrir.