Manque

Théâtre | Théâtre Marni

Dates
Du 17 janvier au 2 février 2008
Horaires
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+32 2 639 09 82

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Manque

Le cri de Sarah Kane est celui d’un naufragé qui attend qu’on lui tende la main, c’est le cri de notre société en déroute qui rappelle l’urgence de la rencontre vraie. Une chorégraphie sonore battue par les comédiens dans l’espace métallique du plateau donne tout au long du spectacle sa pulsation interne. Le texte se jouera sur fond de morceaux de Patti Smith, dont la violence et l’expression sont proches de Kane.

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1 Message

  • Manque

    Le 23 février 2008 à 08:19 par macabre1

    un univers sombre,torturé.

    j’ai aussi été voir Purifiés à l’ulb et il va y avoir psychose 4.48 à l’océan nord en mars.

    je suis définitivement "addict" aux restes de Sarah Kane.

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Samedi 2 février 2008

Manque...

Pari osé au théâtre Marni.
Une jeune équipe de comédiens y joue en effet Manque, texte de la très (trop ?) souvent controversée auteure anglaise Sarah Kane. Un exercice difficile que de porter au plateau la prose de cette jeune écorchée vive, dont le théâtre est loin des conventions, tant dans la forme que dans le fond… L’exercice cependant est ici réussi de main de maître.

Sarah Kane écrivait comme elle vivait, en violence, sexe et angoisse.
Une parole comme un long cri, des phrases qui se téléscopent, explosion de sensations par phrases courtes et aiguisées, douleur perceptible, malaise même parfois, à l’audition de ce texte brut et sauvage, comme une jouissance malsaine et confuse, violente et coupable… Le tout parlant de la solitude de notre quotidien contemporain, violence des rapports humains déshumanisés...
Porter sur un plateau un tel concentré de brutalité vivante est un exercice périlleux, à côté duquel beaucoup passent. Comment en effet faire entendre les mots avec toute leur chair, toute leur vie ?
Dans la mise en scène de Maria Abecasis de Almeida, tout est là, parce que le processus scénographique fait ressentir le texte dans sa plus profonde essence.
Public placé isolé sur chaises de plastique, en un labyrinthe où se déplace une ombre tortueuse. Tout le long du texte, elle avance, se coule au sol, se contorsionne, recule, ère. Pour mettre du corps sur des mots où la vie meurt d’être trop vivante, trop sensible. Les voix sont celles des quatre comédiens, placés devant leur micro aux quatre coins de la pièce, entourant le public en le surplombant.
L’excellence des lumières est pour beaucoup dans la réussite du spectacle, qui parviennent à elles seules à créer cette ambiance de trash violence, colorée de sensualité exacerbée et malsaine, parfois. Des éclats de lumière comme des ombres, des faisceaux de vie ou des noirs de morts. Tout est dit, en nuance lumineuse. Ajoutez la bande son, comme d’un cœur qui battrait trop fort, trop violent…. Et vous voilà plongé au sein de l’univers torturé de l’auteure…
Manque, plongée brutale et corporelle dans le monde puissant de Sarah Kane, duquel on ne sort assurément pas indemne, assailli d’émotions noires et de sensations fortes...

Théâtre Marni