Le décor est simple et élégant, les échanges se déroulent dans un salon bourgeois orné de Mondrian réservant une surprise en fin de séance. Exploitant au maximum les codes du vaudeville, Zeller propose un parallèle implicite entre le héros du jour, Michel, et la chanson qu’il souhaite écouter “Me, Myself and I” de Neil Youart (artiste factice). Hermétique à la déprime de son épouse, méprisant le travail de son fils, indifférent aux fuites d’eau qui vont crescendo, Michel reste imperturbable malgré les confidences surprenantes de sa femme.
Bien que de facture assez classique, cette comédie populaire séduit par son rythme et le jeu des acteurs, surtout dans la deuxième partie du spectacle. Huis clos autour d’un misanthrope, le scénario met en évidence l’égoïsme d’un homme qui semble indifférent aux malheurs de ses proches. Au-delà du vaudeville, une étude de mœurs : Michel n’est peut-être pas un cas isolé dans ce milieu cossu BCBG ? Plus dépouillée que le film, cette adaptation se concentre sur l’essentiel : exit Maria, la femme de ménage, le rôle du plombier est réduit et Pascal Racan est plus inspiré que Christian Clavier. Succession de situations rocambolesques et clichés d’usage assurés : avis aux amateurs !