Samedi 31 mars 2012, par Edmond Morrel

Le mariage de Dominique Hardenne

Le dernier roman de Vincent Engel

On n’attendait pas le romancier dans une histoire post-apocalyptique qui a surpris plus d’un lecteur habitué de la ligne "italienne" de Engel. Il nous dit ici en quoi la cohérence de l’oeuvre n’est pas contredite. Un roman fort, émouvant, envoûtant.

"Le mariage de Dominique Hardenne" de Vincent Engel chez Lattès

On n’attendait pas Vincent Engel dans une histoire post-apocalyptique qui a surpris plus d’un lecteur habitué de la ligne "italienne" de ses derniers romans. Pourtant la cohérence de l’œuvre n’est pas contredite : en filigrane la mémoire, la révolte, le combat contre l’absurde apparaissent dans l’émotion "Camusienne" que produit l’écriture sobre et efficace du romancier. Voici un roman fort, émouvant, envoûtant dont la lecture laisse longtemps dans son sillage l’écho de la solitude de son personnage central, placé sur la fracture infime qui sépare le sain d’esprit du dément, l’humanité de la barbarie. Engel a trouvé le ton juste pour nous plonger au cœur de cette fin du monde, au cœur de cet homme dont le destin a trouvé, en Engel, un peintre exceptionnel de sensibilité.
A lire !

Edmond Morrel

Quatrième de couverture :

Maillard, Bizot, Hardenne : trois soldats chargés de nourrir les troupes. Malheureux rescapés d’une armée en déroute, sur une terre dévastée qui a perdu le goût de vivre, ce trio improbable va éclater en morceaux lorsque Maillard et Bizot seront tués à leur tour.
Dominique Hardenne est peut-être le seul survivant du désastre, alors en bon fermier, il veut rentrer chez lui. Mais la guerre est passée ici aussi, et au village il ne trouve que des corps, parfaitement conservés dans leur dernière posture et qui lui en disent beaucoup sur la vie qui s’est écoulée en son absence.
Ses parents sont à la messe, comme toujours ; Madame Amédée, l’ancienne bigote, est devenue tenancière d’un bordel ; Nathalie, la belle Nathalie, est là aussi… Dominique Hardenne veut comprendre mais doit lutter contre la folie qui le guette à force de solitude et de doutes.
Au milieu des corps figés des habitants du village et des fantômes de Maillard et Bizot, les deux frères d’armes dont il porte les reliques, Dominique Hardenne entre dans une course contre la montre : contre la pourriture des corps, contre la prolifération des insectes, contre la folie distillée par la solitude. Dans son refus de céder la terre aux cloportes, Hardenne ramène l’humanité à ses peurs et ses rêves fondamentaux.

L’auteur

Professeur de littérature française contemporaine et d’histoire de la révolte et des révolutions, Vincent Engel est romancier, chroniqueur, dramaturge et scénariste. Il a publié une dizaine de romans, dont plusieurs ont reçu des prix, une vingtaine de recueils, essais, scénarios et pièces de théâtre.
Après de nombreux romans très narratifs sur l’Italie, il revient ici à une écriture très moderne, qui surprendra certainement ceux qui croient le connaître.

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