Il est difficile de ne pas s’en rendre compte les fêtes de Noël approchent à grands pas. Mais à côté des sapins, des boules et des illuminations, une autre tradition de fin d’année reste bien vivace depuis maintenant 36 années : Noël au théâtre.
Durant cinq jours, du 26 au 30 décembre, dans différentes salles de théâtre à Bruxelles, mais aussi jusqu’au 6 janvier dans d’autres salles ailleurs en Belgique, la CTEJ, la Chambre des Théâtres pour l’Enfance et la Jeunesse, présente pas moins de 25 spectacles en 61 représentations à partager en famille, pour les petits comme pour les grands.
Le festival emporte de plus en plus de succès, 7.000 spectateurs chaque année. Il faut dire que le théâtre jeune public était, il y a quelques années, confiné exclusivement dans le cadre scolaire. L’Objectif de la CTEJ a donc été de sortir le théâtre de l’école afin que même les adultes puissent assister aux représentations tout en y trouvant son compte. Si « le lien avec l’enseignement reste fondamental, insiste Virginie Devaster, directrice de la CTEJ, mais nous n’avons pas vocation à faire le travail des enseignants. Mais l’espace laissé au jeune public n’est pas large ».
L’envie de se professionnaliser à fait que le théâtre jeune public est passé de l’école aux centres culturels ou d’autres institutions comme le Théâtre National et les Tanneurs. Organisé par l’ASBL Ottokar (regroupant la CTEJ, Asspropro et ékla), Noël au Théâtre entend donner de la visibilité au théâtre jeune public. Le festival est une vitrine où l’on peut montrer toutes les formes et toucher toutes les tranches d’âge, de deux ans et demi à seize ans. « La culture fait de nous des humains, explique Virginie Devaster, l’accès à l’art fait des enfants - qui ne sont pas considérés comme des adultes en devenir – des gens ouverts, nous entendons les aider à ouvrir des portes. »
Parmi les spectacles présentés, la directrice de la CTEJ met en lumière « La femme à barbe » du Théâtre des Chardons. Frida est une dingue de théâtre et n’a pas envie que l’on se souvienne d’elle uniquement comme une femme à barbe. Elle tente de sensibiliser son voisin, un clown naïf, à sa passion. Ils trouvent ainsi leur place dans le monde normal, obtiennent la reconnaissance de leur humanité même s’ils sont différents.
La Compagnie du Chien qui Tousse présente « Le moment clé » qui aborde le thème de la pauvreté. Jean-Pierre, sans domicile fixe, découvre une cannette dont sort un génie. Tout ce qu’il souhaite est la réponse à la question : quel est le moment où sa vie a basculé ? Dans « #Vu », la compagnie des Arts Nomades plonge dans la boue des réseaux sociaux et des intimités volées. « Il ya une volonté du théâtre jeune public d’éviter la censure, argumente Virginie Devaster, il faut prendre en compte la volonté des enfants face à la réalité en respectant leur sensibilité d’enfants, comme un déclencheur d’émotions qui ne sortiraient pas dans un autre contexte. »
« E-Laine (je ne suis pas un mouton) » aborde le sujet de l’achat d’un enfant sur internet et interroge le conformisme et l’éthique.
Le festival entend également montrer toutes les étapes de la création artistiques, des prémisses aux formes abouties, en passant par des bancs d’essais. Plutôt qu’une mission, il s’agit d’une véritable envie de soutenir les artistes, de s’ouvrir sur le monde et d’initier les pus jeunes aux codes du théâtre.
Noël au Théâtre du 26 au 30 décembre dans différents lieux à Bruxelles et jusqu’au 6 janvier dans toute la Belgique, infos02/643.78.80, www.ctej.be.