Lundi 21 décembre 2009, par Edmond Morrel

La résistance au quotidien 1914-1918

Un numéro hors série et exceptionnel de la collection "Etudes sur la première guerre mondiale"

Les deux auteurs racontent cette époque méconnue avec clarté autant qu’intelligence. Ils portent de surcroît un regard empathique et humain sur le quotidien de cette période accablante. Un livre émouvant et pédagogique.

"La résistance au quotidien 1914-1918"

Emmanuel Debruyne et Jehanne Paternostre
Numéro hors série de la collection « Etudes sur la première guerre mondiale »

Les deux auteurs sont des historiens chevronnés (Emmanuel Debruyne a reçu le prestigieux Prix Art et Histoire de l’Association Charles Plisnier pour son ouvrage publié en 2007, "De la Guerre de l’ombre aux ombres de la guerre", livre co-écrit avec Laurence van Ypersele). Ils ont travaillé sur base des témoignages réunis dans Les archives générales du Royaume qui co-éditent le livre avec les Editions Racine.

Dans cet entretien, ils nous décrivent leur méthode de travail, leurs sources, leur curiosité pour cette "résistance" que l’on découvre avec autant d’intérêt et de curiosité qu’elle est assez ignorée. Cette résistance non armée est racontée et décrite avec détails. Beaucoup d’émotion transparaît dans les témoignages recueillis juste après la fin du conflit : la non reconnaissance, la clandestinité sont autant de vécus difficiles dans cette Belgique occupée.

L’expérience des tranchées comparée à celle de l’occupation du pays est bien moindre en ce qui concerne le nombre de protagonistes impliqués. Bien sûr, cette guerre-là des tranchées a marqué beaucoup plus les mémoires que les souffrances engendrées par une occupation dure et pénible.

Le livre raconte l’invasion éclair, l’occupation soudaine, la résistance essentiellement non armée…. Cette résistance contre l’occupant, s’exercera aussi pour lutter contre le risque que la société se désagrège dans la misère et le désespoir. La première préoccupation : manger. Des organisations se mettent en place, récoltent des vivres. Le tout se déroule dans un climat de méfiance et de suspicion. Le livre situe aussi le rôle de la presse clandestine : lutter contre « le fléchissement du moral, la paupérisation et l’atomisation sociale » ainsi que certaines actions de résistance significatives à cet égard comme toutes celles qui visent à apporter un soutien moral auquel tout un chapitre est consacré.

La base de la recherche est constituée par les témoignages rassemblés après-guerre à la demande de la CAP : Commission des Archives Patriotiques.

Les deux auteurs racontent cette époque méconnue avec clarté autant qu’intelligence. Ils portent de surcroît un regard empathique et humain sur le quotidien de cette période accablante.

Edmond Morrel

Présentation par l’éditeur

« Cet ouvrage nous raconte la guerre clandestine en pays occupé à travers les mots de ceux qui l’ont vécue. Des milliers de citoyens ordinaires ont en effet pris la plume après la guerre 1914-1918 pour faire rapport sur leurs activités résistantes. Leur expérience est celle de l’espionnage ferroviaire, de la transmission secrète du courrier, de la mise en circulation de journaux prohibés, ou du franchissement périlleux de la frontière hollando-belge, mais aussi des difficultés quotidiennes, de la peur, des soucis d’argent et de l’impitoyable répression de l’occupant. »

Emmanuel Debruyne est chargé de recherches FRS-FNRS. Il a défendu à l’Université catholique de Louvain une thèse de doctorat sur le renseignement belge durant la Seconde Guerre mondiale. Cette étude a été réalisée dans le cadre du CEGES (Centre d’études et de documentation guerre et sociétés contemporaines), où il a aussi participé aux recherches sur l’attitude des autorités belges face à la persécution et à la déportation des Juifs.

Jehanne Paternostre est historienne, spécialisée dans le secteur éducatif et culturel depuis 2003. Elle est également guide-conférencière et animatrice dans les principaux musées bruxellois

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