La plus précieuse des marchandises

Saint-Josse-Ten-Noode | Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 18 janvier au 26 février 2022
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Le Public
Rue Braemt, 64 70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
Contact
http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 2 724 24 44

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La plus précieuse des marchandises

Pour écrire un conte, il faut un décor : une masure, une forêt bien dense, de la neige ; des personnages dans la masure : un homme et une femme. Il est bûcheron, elle n’a pas d’enfant. Voilà, le décor est planté. Ah non, pas tout à fait, il faut un élément porteur de malheur qui va démarrer le conte. Ici c’est un train à travers la forêt. Un train de marchandises. Un jour, comme par miracle, une petite marchandise va tomber du train… et la pauvre bûcheronne va la ramasser. Mais pour tout cadeau du ciel, il y a un prix à payer, surtout en ces temps où sévissait autour de ce grand bois touffu, la guerre mondiale.

Voici une bien poétique façon de raconter l’Histoire. Et de poésie nous avons tant besoin. Jean-Claude Grumberg est un immense conteur ! il livre ici l’un de ses plus beaux récits, d’une force et d’une densité sans égal, qui laissera une trace durable dans les mémoires. Grumberg à travers l’horreur et la folie meurtrière, la déportation, raconte l’amour d’une mère et d’un père, la force de sauver, la plus précieuse des marchandises.

Une production du Théâtre Le Public. Avec le soutien du Tax Shelter de L’État Fédéral Belge via Belga Films Fund et de la Communauté Française.

Distribution

De Jean-Claude Grumberg | Mise en scène Janine Godinas | Avec Jeanne Kacenelenbogen | Assistante à la mise en scène Hélène Catsaras | Scénographie et costumes Renata Gorka | Lumière ZvonocK

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Mardi 25 janvier 2022, par Catherine Sokolowski

Une petite fille, une forêt, et... beaucoup d’amour

On pourrait résumer le spectacle en évoquant un conte, une forêt, une pauvre bûcheronne et son mari, tous deux affamés. Autour des bois, la guerre, la Shoah. On pourrait parler des convois de marchandises qui transportaient des milliers de Juifs dans les camps. On pourrait conclure en se disant qu’il s’agit d’une nième histoire qui se passe pendant la guerre 40-45. Tout ça est vrai mais ce spectacle, c’est bien plus que cela. Jeanne Kacenelenbogen, seule en scène, captive. Changeant de personnage à la vitesse de l’éclair, elle est impressionnante de justesse et de sensibilité. Une interprétation qui magnifie le chef d’œuvre de Jean-Claude Grumberg. N’hésitez pas.

La scène est déguisée en forêt, c’est l’hiver, il a neigé, les arbres sont nus. Une sensation de froid s’en dégage. Il fait sombre. Quotidiennement, en arrière-plan, des lumières accompagnent le bruit d’un train. Une scénographie ingénieuse de Renata Gorka, parée des beaux décors d’Eugénie Obolensky.

Pauvre bûcheron et pauvre bûcheronne vivent dans la forêt. Ils n’ont pas d’enfant. Le premier s’en félicite étant donné qu’ils sont affamés mais sa femme rêve d’être maman. Dans la forêt passe un train de marchandises. Pauvre bûcheronne contemple ce train chaque jour, espérant qu’elle pourra peut-être bénéficier d’un paquet.

Et puis, un jour, les Dieux du train sont favorables, son espoir est comblé, une petite marchandise est lancée du train, enrobée dans un magnifique châle brodé d’or et d’argent. Dans le convoi, par contre, un drame. Un homme a décidé de jeter l’un des ses enfants par la fenêtre, choisi au hasard, espérant lui donner une chance de survivre.

L’amour est au centre du récit, la guerre et ses drames servent de toile de fond. Attendrissant et sobre, le conte mis en scène par Janine Godinas, s’adresse à tous. Une histoire universelle et pleine d’espoir, malgré le contexte historique. Léger et parfois drôle, le texte de Grumberg et une brillante équipe théâtrale se sont trouvés.

Photos © Gaël Maleux et Gaétan Bergez

Théâtre Le Public