Une scène dans la pénombre. Des voix multiples en vrac et des bruits qui sortent de nulle part. Elle raconte un rêve où l’amour est une sorte d’éternel et n’appartient plus au temps. Il explique le monde des illusions graphiques et sonores. Deux comédiens, micro à la main et qui alternent les prises de paroles dans un non sens apparent.
La suite est une thérapie. Ou plutôt un environnement clinique qui ressemble à une thérapie, ou bien à un rite parapsychologique par l’application des mains au dessus du corps. Une gestion des flux énergétiques et des chakras.
Assez trendy comme thématique mais elle représente surtout un fil conducteur solide pour aborder des changements relationnels et personnels. On abandonne assez rapidement la linéarité apparente pour entrer dans une histoire multi-facettes où la limite entre le conscient et l’inconscient semble également s’évaporer. On s’aperçoit ainsi que cette comédie est effectivement celle des illusions, parce que la frontière entre le jeu et la réalité est constamment franchie.
Et le jeu, parlons-en. Les deux comédiens nous en offrent une belle démonstration. Ils réussissent à nous faire passer à travers différents états de la personnalité en un déclic, avec une précision assez remarquable. Sans jamais entrer dans le cliché. Toujours avec une déconcertante crédibilité.
La scénographie également participe à ces mouvements. Au fond du plateau, une grande armoire design remplit d’abord sa fonction première, à s’avoir d’être un objet surtout pratique. Plus tard, ses portes s’ouvriront sur les réalités parallèles vécues par Stéphanie Van Vyve. On pourrait se croire dans un univers Lynchéen (selon les propres commentaires de Christine Delmotte).
Les séquences vidéo montées de façon très onirique et l’instrumentation en nappes ajoutent une subtile couche interprétative à la pièce. Un bel exemple d’intégration réussie des médias.
La comédie des illusions, c’est finalement une appréhension de la réalité avec un regard large. Ce sont des questions plus ou moins métaphysiques posées de manière simple et directe. Après ça, plus besoin de thérapie... ou alors il en est peut-être temps...
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