Alexis Julemont s’investit beaucoup dans le rôle de Melchior, jeune effronté découvrant la sensualité. Refusant de nier l’évidence du désir, il découvre l’amour avec son amie Wendla (Sherine Seyad) et accepte de coucher le récit de ses découvertes sexuelles pour son ami Moritz (Vincent Doms). Sa dissertation lui vaudra l’exclusion de l’école et un séjour en maison de redressement.
Puritaine à l’extrême, la maman de Wendla (Béatrix Ferauge) refuse de lui expliquer les mystères de la reproduction, celle-ci ne comprend donc pas que la prétendue anémie dont elle souffre doit être guérie par un avortement. Son décès inopiné pèsera à jamais sur la conscience de Melchior, géniteur de cet enfant qui ne devait pas naître.
Le décor brut, composé d’une grande structure taguée sur deux niveaux, n’a pas d’âge, contrairement au modèle répressif obsolète. Dans ce contexte d’intolérance généralisée, les suicides se multiplient : belle intervention de Moritz au pays des morts, tenant sa tête sous le bras en regrettant son geste fatal.
L’abondance de sujets (désir, mort, violence, sacrifice, avortement…) dilue quelque peu l’objet de cette tragédie. S’il ne fallait peut-être pas deux heures pour convaincre, la dynamique de groupe et le sort de cette jeunesse condamnée tiennent le spectateur en haleine en rappelant les travers d’une époque révolue. Un contexte historique plus formel ou, alternativement, des références contemporaines plus explicites auraient peut-être enrichi les débats.
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