Invasion ! de Jonas Hassen Khemiri

Théâtre | Théâtre de Poche

Dates
Du 10 janvier au 4 février 2012
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.poche.be
reservation@poche.be
+32 2 649 17 27

Moyenne des spectateurs

star-offstar-offstar-offstar-offstar-off

Nombre de votes: 0

Invasion ! de Jonas Hassen Khemiri

Mise en scène Olivier Coyette - Avec Olivier Coyette, Riton Liebman, Fabien Magry, Nathalie Rozanes

La pièce s’ouvre sur une scène de répétition d’une pièce de théâtre dans laquelle figure un corsaire arabe du 18e siècle nommé Abulkasem. les collégiens qui ont assisté à la représentation s’en emparent aussitôt : « ça pèèèèse sa mère comme nom ». Et voilà le mot Abulkasem repris de bouche en bouche, mis à toutes les sauces, conjugué, amalgamé. il enfle, change de sens, enfle encore et cristallise par son étrangeté tous les fantasmes et toutes les terreurs pour nous donner finalement la clef de la pièce, son cœur, son sens : on est toujours l’Abulkasem de quelqu’un.

20h30 du mardi au samedi
8, 11, 13, 16 euros
Réservation : 02/649.17.27 ou www.poche.be ou reservation@poche.be

Laissez nous un avis !

5 Messages

  • Invasion ! de Jonas Hassen Khemiri

    Le 19 janvier 2012 à 02:04 par loulou

    Très perplexe à la suite du spectacle.
    Les comédiens se démènent mais on ne comprend pas toujours ce qu’ils disent ,surtout au début
    Beaucoup de clichés ;certes on rit parfois mais..
    Le sujet était prometteur mais on reste sur sa faim.
    Dommage.
    Je suis malgré tout curieuse de voir la version au Varia.

    Répondre à ce message
  • Invasion ! de Jonas Hassen Khemiri

    Le 25 janvier 2012 à 09:44 par soniaLUX

    Un spectacle agréable . Un sujet fort . Certes des clichés , mais qui incitent à la réflexion . Des clichés ... mais quand on vient de certaines contrées , c’est fou ce qu’on qualifie ces personnes de terroristes . Tout aussi fou tous ces experts ignares . L’image de fond avec " le Suédois " qui n’est en fait que " l’occidental " renfermé dans ses idées préconçues ,est abordé avec humour. Un spectacle qui mériterait un bon débat d’après spectacle . Non , le sujet est abordé avec finesse !

    Répondre à ce message
  • Invasion ! de Jonas Hassen Khemiri

    Le 26 janvier 2012 à 02:48 par PeterPan

    Séduit ! C’est le terme qui convient le mieux. Un sujet ’grave’ traité avec légèreté et dérision, sans pour autant verser dans le ’too much’ ... Monté de manière originale (je pense aux interludes ’so swedish’ (pubs Krisprolls, ABBA,...), le spectacle ne laisse pas indifférent ... et Nathalie Rozanes non plus ! :-)

    Répondre à ce message
  • Invasion ! de Jonas Hassen Khemiri

    Le 26 janvier 2012 à 11:03 par Judith

    Dès le début du spectacle on est emporté par
    les acteurs et leur histoire, on rigole tout de suite…puis le sujet devient
    plus grave, même si il y a une légèreté toujours présente.
    Certains acteurs n ‘avaient pas une très
    grande technique, mais c est peut être pour ça que je les ai aimés, vrais et
    pleins d’émotions, ils avaient une sacrée présence.
    Une scénographie simple et originale : des tas
    de portes et fenêtres cachés dans les murs d’où sortent et rentrent les acteurs par surprise…
    J’ai passé vraiment un très beau moment, entre
    rire et réflexion…ça m’a vraiment plu.

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Jeudi 19 janvier 2012, par Jean Campion

Si Abulkasem m’était conté...

Né d’un père tunisien et d’une mère suédoise, Jonas Hassen Khemiri est fasciné par les problèmes d’idendité. Témoin : "Un Oeil rouge", son premier roman, dont Halim, le héros, est en lutte contre une intégration caricaturale. Dans "Invasion !", il s’attaque aux malentendus et aux clichés qui nourrissent le racisme. Malheureusement, cette comédie hybride manque de ressort et rate parfois sa cible.

Deux collégiens remuants apostrophent et tournent en ridicule des acteurs, vaguement costumés, qui débitent un texte ringard. En rigolant, ils ENVAHISSENT la scène, commentent leur esclandre et le prodigieux succès d’Abulkasem. Ce nom du héros de la pièce chahutée est mis à toutes les sauces et fait tache d’huile : adjectif signifiant "nase, faible", puis son contraire, insulte puis compliment. Dans une scène de drague, il devient le pseudonyme d’un frimeur. Au cours d’une discussion, une passionnée de théâtre s’en sert pour désigner une metteuse en scène, dont le nom lui échappe. Résultat : des intellos prétentieux, qui ne veulent pas perdre la face, encensent le génie... d’Abulkasem.

Une émission de télévision permet à des "chercheurs" de cerner la personnalité et les écrits d’Abulkasem. Ensuite des "membres des services secrets" le traquent un peu partout. L’ombre de Ben Laden pèse sur cet individu, qui cristallise tous les fantasmes suscités par les Arabes.. Franchement tournée vers un comique caricatural, cette première partie est inégale. Le talk show burlesque, interrompu par des pubs cocasses, déborde d’énergie. En revanche, la critique du pédantisme culturel s’étire paresseusement.

"J’aime bien le sourire qui se fige", reconnaît Jonas Hassen Khemiri. C’est ce que produit la trahison d’un immigré par son interprète. Transformant ses propos en provocations racistes, la traductrice le fait passer pour un dangereux extrémiste. Riton Liebman rend pitoyable ce cueilleur de pommes désarmé. Et Olivier Coyette nous bouleverse par le récit poignant d’un homme qui se mutile, pour gommer ses empreintes digitales.

Associées à des images d’immigrés matraqués à Lampedusa, ces scènes choquent, l’auteur insistant même lourdement sur la monstruosité du texte traduit. En dénonçant clairement les méfaits du racisme, elles se démarquent des variations fantaisistes, qui effleurent la fluctuation des mots et des identités. Même si un mot passe-partout sert de fil conducteur, les séquences disparates s’additionnent au lieu de s’épauler et maintiennent le spectateur à distance. Lorsque, pour stimuler la salle, l’animateur de télé lance un convivial : "Ca va toujours ?", les réactions molles du public expriment sa perplexité devant cette comédie décousue.

Théâtre de Poche