La représentation débute par une conférence sur les meilleurs moyens de protéger son bonheur personnel. Himmler aurait dû s’interroger sur "les choses horribles qu’il faisait aux gens dans les camps". Sa vision portait plutôt sur les choses horribles auxquelles il était soumis en travaillant. Tout est une question de point de vue, il faut se protéger.
L’analyse rationnelle est cependant rapidement abandonnée au profit d’un délire collectif, burlesque et absurde. La majeure partie du spectacle proposé par le collectif de circassiens Petri Dish porte sur la Corée du Nord. Tout en décrivant les horreurs perpétrées par le régime coréen, le trio d’artistes dévoile son art, comme si leurs mouvements habiles pouvaient faire oublier la tragédie des mots.
Mis en scène par Anna Nilson, certains pourront se laisser entraîner par le côté léger de ce spectacle, d’autres pourraient être choqués par l’opposition entre les drames évoqués et la manière dont ils sont traités. Difficile en tout cas de rester insensible. Parfois le bruit des déplacements couvre les textes, pourtant si dramatiques. Que penser de cet enrobage particulier ? A tout le moins, qu’il est novateur. Saluons le talent des artistes polymorphes qui chantent, se démènent et déclament simultanément. Pour le reste, à chacun de juger.