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Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 20 au 29 mai 2021
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

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Une table, trois chaises, une radio, un fauteuil, un piano. Une salle commune : un espace pour être ensemble, un espace où l’on est seul. Un lieu aseptisé et calme, où l’on écoute le temps passer, où l’on attend. De temps en temps, une voix surgit du silence, celle d’un résident fredonnant une chanson ou racontant un souvenir. 

Comment faire entrer 90 ans d’existence dans une chambre de 15 m² ? Que voit-on du monde depuis ces lieux-là ? À la frontière entre fiction et documentaire, Home s’inspire de scènes observées après plusieurs mois passés par l’équipe au sein d’une maison médicalisée bruxelloise. Le spectacle révèle ce qui fait le quotidien dans un de ces home : les moments dans la salle commune, les tracas, les épisodes tragi-comiques, les souvenirs qui affleurent, les paroles chuchotées. La vie « à l’intérieur », imperméable au monde extérieur, à la fois protégée et enfermée.

Trois jeunes comédiens habitent des corps vieillissants qu’ils « incarnent », restituant des détails observées : une jambe lourde, un doigt tremblant, un regard effacé. Home est une invitation à se plonger dans l’atmosphère et la temporalité de ces lieux, permettant à chacun d’y redécouvrir quelque chose de sa propre expérience de la vieillesse.

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1 Message

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    Le 2 août 2020 à 12:58 par Estelle

    Vu lors du festival de Liège en Mars, pour leur première représentation. Un spectacle vraiment touchant, plein d’humour et de sensibilité, que je conseille à tous !

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Vendredi 6 mars 2020, par Didier Béclard

La vieillesse est un naufrage

« Home » met en scène trois personnages dans un huis clos au quotidien entre les quatre murs d’une maison de repos pour personnes âgées. Tranches de vie sans relief mais au détails pointus et criants de vérité emplies d’une humanité qui mène à la ruine.

Depuis 2015, le Festival de Liège ajoute à son rythme biennal un rendez-vous annuel. Sorte de festival dans le festival, le Festival Factory est un laboratoire qui permet à des artistes émergents de montrer des projets en cours de création, à différents stades de leur développement – recherche en cours, étape de travail ou projet abouti - pour une première confrontation au public.

Pour sa sixième édition, Factory propose sur quatre jours six spectacles, trois étapes de travail et trois présentations de projets. Tous les spectacles sont inédits à l’exception de Hormis « Un loup pour l’homme » de Violette Pallaro et « Carnage » d’Hélène Beutin et Clément Goethals que l’on a pu voir respectivement au Théâtre National et au Varia.


Dans la catégorie des spectacles aboutis, l’on trouve notamment « Home » mis en scène par Magrit Coulon avec trois acteurs Carole Adolff, Anaïs Aouat et Tom Geels, jeunes artistes à peine sortis de l’Insas qui ont développé leur projet de fin d’études.

Une pièce au sol blanc inondée d’une lumière crue et meublée de mobilier désuet sans âme : une table, trois chaises, un tabouret avec une « radiocassette » juste à côté d’un fauteuil élimé, un piano et une horloge qui égrène les minutes d’un tic-tac obsédant. Le temps s’étire, lorsqu’on surveille le temps, il passe toujours très lentement. Un homme immobile regarde au travers des rideaux tandis qu’une dame assise à la table aligne les grimaces. Ils sont rejoints par une autre dame qui, appuyée sur sa tribune, qui traverse la pièce à grand peine. Un pause, un soupir, elle reprend son calvaire et parvient au fauteuil où elle prend place, sans précipitation.


Aucune parole prononcée, tout n’est que geste et occupation de l’espace. Dans ce silence pesant, les pensionnaires partagent leur « temps intérieur », le rythme d’un corps lourd, gêné, empêché, même dans les gestes les plus simples. Une voix rompt le silence pour chanter, dire des choses sans intérêt particulier. Mais ces sons ont mis tellement de temps à sortir qu’ils en prennent une signification et une netteté disproportionnée. Les trois résidents vivent, affrontent les joies, les déceptions et les tragédies de leur quotidien sans relief dans lequel le moindre fait prend des allures d’événement.

Pour réaliser cette pièce qui s’inscrit dans la lignée du théâtre documentaire, les artistes ont glané des voix, des sons, au sein d’une maison de retraite médicalisée à Ixelles. Ils ont également méticuleusement travaillé sur la physicalité des corps jusque dans les moindres détails des doigts de la main qui tremble, des jambes lourdes et encombrantes, des regards absents, des visages sans expression. Les « vieux » continuent à exister, à vivre, dans une fuite inexorable du temps qui mène à la déglingue.

Didier Béclard

« Home » de Magrit Coulon avec Carole Adolff, Anaïs Aouat et Tom Geels, dans le cadre du Festival Factory jusqu’au 7 mars au Manège de la Caserne Fonck, 0497/606.402, www.festivaldeliege.be.
Photos : Goldo, Festival de Liège

Théâtre National Wallonie-Bruxelles