Happy Slapping

Théâtre | Atelier 210

Dates
Du 11 au 22 février 2014
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Happy Slapping

Le Happy Slapping, c’est ce jeu d’adolescents qui consiste à filmer une agression pour ensuite la diffuser sur le net. Sur les traces de « Jackass » ou « Dirty Sanchez », Spielberg, Lucas et Coppola, trois ados un peu paumés, passent leur temps à filmer des défis plus fous et idiots les un que les autres et à les poster sur leur blog. Avec l’arrivée d’Iris, leur jeux deviennent de moins en moins anodins et leur révolte de plus en plus palpable. Perdus dans le chaos d’une société en crise, sans repère ni limite, ces quatre jeunes se voient comme la génération dont personne n’a voulu. « Happy Slapping » interroge le statut de l’image dans notre société, à l’époque où la télé-réalité est devenue la référence, et où n’importe qui peut diffuser ce qu’il veut sur internet. Mis en scène par Alexandre Drouet, quatre jeunes comédiens incarnent la violence et la fragilité des personnages de Thierry Janssen. texte Thierry Janssen mise en scène et réalisation des vidéos Alexandre Drouet avec Julien Besure, Sandrine Desmet, Jérémie Petrus, Thibault Wathelet scénographie Alessia Wyss assistants à la mise en scène Sebastian Moradiellos et Maureen Merchiers assistante scénographe Clémence Didion création lumières Jérôme Dejean direction technique Simon Borceux production Laurent Ska un spectacle du Projet Cryotopsie asbl en coproduction avec l’Atelier 210 assistante réalisatrice Sophie-Clémentine Dubois comédiens vidéos Jacques De Bock, Françoise Oriane techniciens vidéos Sébastien Fernandez, Joey Van Impe, Adrien Lengrand, Yves Houtmann avec la participation du Théâtre des 4 Mains remerciements Institut Saint-Stanislas, Tour et Taxis, Coming Soon, Anne Leroy et Gaston Coppens

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19 Messages

  • Happy Slapping

    Le 8 novembre 2012 à 05:51 par loulou

    Très belle mise en scène sobre et intelligente ;les comédiens sont sur scène et sur l’écran.
    Les règlages minutieux,pas évidents du tout,que requièrent cette option sont parfaits.
    Très bon travail aussi des jeunes comédiens ;j’ai particulièrement apprécié les interprètes de Iris et Lucas.
    Je craignais un texte provocateur,vulgaire,ultraviolent ;il n’en est rien mais les propos tenus et les" faits divers" auxquels il y fait allusion m’ont laissé une impression de déjà vus et entendus.

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  • Happy Slapping

    Le 9 novembre 2012 à 09:06 par sbena

    beaucoup plus intéressant que les critiques le laissaient entendre. Les jeunes acteurs jouent très bien. La pièce devrait être vue dans les écoles

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  • Happy Slapping

    Le 10 novembre 2012 à 11:01 par Asaya

    Dans un premier temps un peu réticente à la vue du titre de
    la pièce et peu attirée par le sujet traité, je suis tout de même allée voir
    Happy Slapping – l’Atelier 210 proposant quasi à coup sûr des pièces d’excellente
    qualité - . J’ai été frappée dès les premières minutes par le jeu extrêmement
    convaincant des acteurs. La pièce est nourrie d’un réalisme tel que cela crée
    par moment un malaise chez le spectateur. On connaît la fin dès le commencement
    et on observe impuissant la lente déchéance d’une génération perdue. Une
    génération à la recherche de repères et de valeurs, une génération qui crie à l’aide
    et dont Thierry Janssen relaie le message. On en sort bouleversé, sous le choc
    et sans voix.

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  • Happy Slapping

    Le 12 novembre 2012 à 01:11 par meryl

    Spectacle percutant ! A travers le phénomène de l’happy slaping, les quatre jeunes excellents acteurs nous interpellent sur notre société actuelle. La combinaison du jeu sur scène et des vidéos à l’écran rend ce spectacle encore plus captivant. A voir absolument !

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  • Happy Slapping

    Le 13 novembre 2012 à 06:09 par Monique

    Au début, je me demandais à quoi j’allais pouvoir m’attendre mais très vite je suis restée collée à mon siège et j’ai été captivée par le jeu des 4 acteurs/actrice.... J’ai fort apprécié l’interprétation très juste de Jérémie Petrus sans oublier les autres qui m’ont transporté dans un monde d’ados tout à fait désoeuvré.... A voir absolument...

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  • Happy Slapping

    Le 13 novembre 2012 à 09:24 par GD

    Une possible réalité, hélas, rendue vraiment crédible par une mise en scène techniquement remarquablement équilibrée entre jeu d’acteurs sur scène et projection d’images filmées, entièrement au service d’un texte dynamique et d’une intrigue qui tiennent en halène, et qui ne laissent pas indifférent !
    L émotion dégagée par le jeu des 4 acteurs, allant crescendo, est tellement vraie que l’on ne peut faire autrement que de la partager, et donne envie d’essayer de sortir les personnages de leur détresse car elle nous interpelle tous, tant par son intensité que par ses conséquences. Le silence du public est éloquent à cet égard et témoigne de l’intensité du ressenti. Bravo à toute l’équipe !

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  • Happy Slapping

    Le 15 novembre 2012 à 02:12 par Marc

    Je suis surpris par les avis dithyrambiques lus sur ce site. Alors, certes, il y a quelques scènes fortes et, comme le disait un autre spectateur, une mise en scène plutôt réussie qui synchronise habilement le jeu des acteurs et les vidéos.
    Par contre, j’ai été assez irrité par le jeu souvent outrancier des acteurs. Quand on voit apparaître furtivement une excellente comédienne comme Françoise Oriane, on mesure la différence avec le niveau de ces jeunes comédiens. Un peu de subtilité eut d’ailleurs été bénéfique à l’ensemble du spectacle.
    De plus, le texte aligne beaucoup de clichés (les adolescents révoltés et hystériques, la jolie fille allumeuse mais trop fragile, les riches parents absents,...), plagie largement des films sur le même sujet (Elephant, Fight Club,...) et, plus embarrassant, cherche absolument à synthétiser des faits divers récents pour en tirer une morale générale (évidemment facile et négative) sur notre société.

    Le sommet du ridicule est atteint lors de la confrontation finale entre un des protagonistes et un rescapé des camps de concentration. Car, c’est bien connu, rien de tel pour donner de la gravité et de la profondeur à un sujet que de le saupoudrer grossièrement d’un peu de Shoah. On ne sait jamais, cela pourrait plaire aux professeurs de religion présents dans la salle, puisque ce genre de pièce sert véritablement à rafler le public scolaire...

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  • Happy Slapping

    Le 15 novembre 2012 à 06:00 par Thierry Janssen

    (...)

    Pour finir, parlons du "sommet du ridicule"...Je ne rentrerais pas dans
    les détails pour ne pas dévoiler l’intrigue à ceux qui n’ont pas encore
    vu le spectacle (Chose visiblement dont vous n’avez cure !). Cette pièce
    place côte à côte les différentes générations face à l’Histoire. Cette
    scène est primordiale. Elle montre que le Chaos dans lequel se trouve le
    monde actuel a toujours été là. Cet échange est un espoir, une
    perspective de comprendre qui nous sommes et pourquoi nous devons
    continuer à nous battre pour avancer et rendre le monde meilleur. Vous
    serez sidéré, je pense, d’apprendre qu’à deux reprises, j’ai entendu des
    jeunes en voyant le tatouage du professeur ne pas comprendre ce qu’il
    représentait !

    "Happy Slapping" n’a jamais été pensé ni par moi, ni par Alexandre
    Drouet, ni par l’Atelier 210 pour un public d’ados. Bien au contraire.
    Ce que nous constatons par contre c’est que ce spectacle ouvre la
    plupart du temps une discussion entre les générations. Entre les enfants
    et leurs parents. C’était là notre principale volonté.

    Encore une fois, mille excuses pour votre soirée gâchée et merci pour
    vos propos incendiaires. Ils m’ont permis de partager avec vous nos
    différents points de vue. Et pour moi, c’est une des raisons pour
    laquelle le théâtre existe.

    Bien à vous,

    Thierry Janssen, auteur d’"Happy Slapping"

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  • Happy Slapping

    Le 15 novembre 2012 à 06:02 par Thierry Janssen

    (...)

    Concernant le texte, enfin. Je ne reviens pas sur l’alignement de
    clichés que vous pointez (bien que la jeune fille ne soit en rien
    allumeuse. Peut-être n’avez-vous pas saisi la "subtilité" de la scène ?).
     
    Par contre, concernant le terme de plagiat, je me permets de vous
    contredire ! Si le fait de mentionner dans un récit un massacre dans une
    école est un plagiat d’"Elephant" de Gus Van Sant (que j’ai vu après
    avoir écrit la pièce, d’ailleurs !), je peux vous citer une série
    d’autres auteurs et scénaristes coupables du même crime. De plus, si le
    fait de reprendre une thématique est un plagiat, cela tenderait à dire
    que toutes les histoires d’amours impossibles sont des plagiats de
    "Roméo & Juliette" ?


    Vous parlez de "morale facile et négative sur notre société"...Je me
    garde bien de traîter de morale dans mes pièces. Je parle de l’Humain,
    je ne suis pas là ni pour dicter des règles, ni pour donner des
    solutions. Seulement se faire poser des questions.

    (...)

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  • Happy Slapping

    Le 15 novembre 2012 à 06:03 par Thierry Janssen

    Cher Marc,

    Je vous remercie pour votre critique virulente. Vous avez visiblement
    passé une mauvaise soirée et vous m’envoyez profondément navré. Rien
    n’est plus subjectif que l’art et je n’ai jamais cherché à plaire à tout
    le monde...

    Cependant, j’aimerais soulever quelques points.

    Vous critiquez le "jeu outrancier des acteurs" et si, vous avez ressenti
    les choses comme tel, c’est votre droit. Mais vous ne pouvez pas
    comparer leur performance à celle de la formidable Françoise Oriane qui
    intervient en vidéo. Le jeu fece caméra et le jeu de scène sont
    diamétralement opposés. Au théâtre, il faut projeter, s’adresser à une
    salle entière. Peut-être préférez-vous le cinéma au théâtre ?

    (...)

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  • Happy Slapping

    Le 15 novembre 2012 à 07:37 par Muriellesing

    Le message est fort et bien adressé, il nous secoue, choque et nous laisse sans voix. Il marque nos esprits par cette pertinence au goût amer, la vérité est parfois difficile à admettre pourtant elle est notre quotidien même si nous la dissimulons pour ne plus avoir peur. Merci de nous rappeler que l’avenir que nous offrirons à nos enfants passera pas l’éducation que nous leur donnerons.
    Cette pièce est riche d’enseignement, merci. 

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  • Happy Slapping

    Le 18 novembre 2012 à 12:48 par Lou Salome

    je suis malheureusement plutôt d’accord avec "Marc"... Spectacle désespéré / désespérant magnifiquement joué par des comédiens super impliqués dans une mise en scène inventive et bourrée de trouvailles, mais.... Quoi faire avec quelque chose d’aussi noir. L’auteur défend son oeuvre, normal. Mais inutile. Vaut mieux laisser les avis des spectateurs se rejoindre ou se contredire. La juxtaposition est passionnante ! C’est une pièce écrite pour faire débat, non ? Alors, laissez le débat naître sans tenter de le cadenasser. Le mot qui me vient à l’esprit : trop. Trop de thèmes dans une seule pièce, trop de situations limites qui s’entremêlent, une série de belles énergies qui se dispersent...

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  • Happy Slapping

    Le 19 novembre 2012 à 09:37 par marjo

    C’était intéressant et interpellant sur notre société, mais ça ne m’a rien apporté de nouveau ou de vraiment personnel sur ces problématiques. Peut-être que c’est la mise en scène que je trouvé un peu terne, grise. Pourtant il y a des beaux moments, et les acteurs ne jouent pas mal, mais le tout manque à mon sens de tripes. C’est un beau travail qui vaut la peine d’être vu pour son propos extrêmement actuel...

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  • Happy Slapping

    Le 17 février 2014 à 02:33 par cybemi

    j’ai beaucoup aimé cette pièce, bien sûr le sujet est âpre et à réserver à une soirée où on se sent bien et où on n’est pas trop fatigué mais si ces 2 conditions sont réunies, on passe vraiment une bonne soirée. Tout d’abord le sujet est très bien abordé et le choix de coupler écran et scène est une idée fantastique, la coordination écran/acteurs est d’ailleurs à souligner, pour la performance et le travail que cela représente. Les acteurs sont réellement formidables, leurs rôles demandent de l’énergie et du talent et ils en ont à revendre. Le sujet est traité avec réalisme, sans mièvrerie, et si on entend souvent des critiques vis à vis "des jeunes" cette pièce nous renvoie aussi à nos responsabilités d’adultes et de parents... Allez-y sans crainte, vous serez heureusement surpris !

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  • Happy Slapping

    Le 19 février 2014 à 01:09 par chelo

    Très bonne pièce de théâtre

    Elle est forte, mais très pertinent pour dénoncer
    la société d’aujourd’hui.

    La façon avec laquelle le metteur en scène a combiné
    l’actuation des comédiens sur scène et les vidéos était véritablement créative.

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  • Happy Slapping

    Le 22 février 2014 à 02:44 par Aurelia

    "Happy slapping" parle de "la"réalité ou d’une vision pessimiste de celle-ci. Génération perdue dans un monde qui court à sa perte.. Plus d’espoir.. Vraiment ? Si l’on écoute entre les lignes, on peut y trouver un appel à la vie. Mais la "noirceur" du sujet fait du bien, cela a un effet cathartique. Le support de la vidéo s’intègre très bien et apporte un plus à ce spectacle interpellant. Tout cela est mis en relief par 4 jeunes talentueux comédiens dont la sincérité de jeu émeut. Bref, une pièce qui touche, bouleverse et fait réfléchir. Une claque nécessaire en ces temps de résignation au désespoir. N’est-ce pas le but initial du théâtre : présenter une réalité toute nue afin que nous puissions tous ensemble y PARTICIPER en l’habillant de notre subjectivité ? Ce reflet de notre image ne peut que nous faire REAGIR et cela fait vraiment du bien.. ENGAGEZ-VOUS en courant voir cette pièce !

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  • Happy Slapping

    Le 24 février 2014 à 10:14 par stephy

    magnifique analyse d’une dérive d’adolescents. les texte est excellent, la synchronisation des films et de la scène stupéfiante de justesse, bref j’ai eu beaucoup d’intérêt dans ce spectacle.

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Vendredi 16 novembre 2012, par Jean Campion

Sans repère ni limite

Alexandre Drouet conçoit le théâtre comme "un lieu où naissent les débats et où les êtres humains réfléchissent à leur avenir". En mettant en scène "Happy slapping", il espère réveiller le dialogue entre les générations. Construite à partir de faits choquants, la pièce de Thierry Janssen est une fiction, qui ne justifie jamais les actes monstrueux de jeunes à la dérive. Sans provocation, elle nous interroge sur le malaise et la colère d’ados déboussolés, coupés des adultes et livrés à la toute-puissance de l’image.

Sur l’écran, des cavalcades affolées, des visages angoissés, des armes menaçantes. Comme à Columbine, des jeunes vont en massacrer d’autres. Froidement, gratuitement. Retour sur le plateau : on entre dans le cercle des futurs assassins. Fans de cinéma, ils se sont baptisés Coppola, Lucas et Spielberg Ils se défient dans des jeux dangereux comme l’auto-strangulation et se racontent leurs premières expériences sexuelles. Spielberg, qui se prend pour Al Pacino, est un grand gosse, un peu fêlé. Pas étonnant qu’il adore diffuser les vidéos de "joyeuses baffes". Mais le "happy slapping" n’est pas assez provocant pour traduire la rage d’adolescents, écoeurés par une société qui les rejette. Renforcé par Iris (pseudonyme : Scorsese), le groupe va agir de plus en plus violemment, pour filmer des témoignages de sa révolte. Une escalade vers un absurde "feu d’artifices", que Lucas commentera lucidement.

Orphelin à huit ans, Coppola a été élevé par sa grand-mère, qu’il adorait. Elle est morte depuis deux ans, mais reste sa seule confidente. Pris par ses affaires, le père d’Iris est aux abonnés absents, quand elle l’appelle au secours. Même si Lucas et son frère Spielberg vivent dans la maison familiale, ils ne comptent plus sur leurs parents, pour les guider. Sans repère, ces ados se noient dans le flot d’images, bombardées par la télé et internet. Intoxiqués par leurs fausses valeurs et leurs informations tronquées, ils sont persuadés que l’on n’existe que par l’image. En filmant la fusillade finale, Iris dresse une statue aux enfants du chaos.

Jérémie Petrus, Julien Besure, Sandrine Desmet et Thibault Wathelet, quatre comédiens au seuil de leur carrière, vivent intensément cette tragédie. Dirigés avec précision, ils libèrent la violence de leurs personnages, en laissant percer leurs failles. Imbibés de cinéma, ceux-ci voudraient être des artistes et... se vautrent dans la télé-réalité. Pour concentrer l’attention du spectateur sur le propos, Alexandre Drouet utilise des allers-retours entre théâtre et cinéma. Très souvent, l’action est simplement suggérée ou jouée sur scène avec un minimum d’accessoires. Et dès qu’un personnage utilise une caméra ou un gsm, elle est reprise et diffusée dans un film naturaliste. Ce procédé tient à distance la violence des faits. Grâce à la fluidité des enchaînements, le spectacle progresse sur un rythme soutenu

En traitant ce sujet scabreux, Thierry Janssen évite les pièges de la pièce partisane. Le cynisme d’Iris et les discours vengeurs de Coppola dénoncent l’indifférence des adultes, mais ne masquent pas l’énorme gâchis : ces meurtriers tuent et meurent pour rien. Le seul adulte, qui tente d’ouvrir un dialogue, est un vieux prof, rescapé des camps de la mort. Protégeant ses élèves, il espère transmettre son humanisme de ressuscité à ces criminels paumés. Mais si les adultes sont aveugles, les barbares sont sourds. "Happy slapping" est bien un tremplin de réflexion.

Atelier 210