Grinçants et agressifs, ils ne sont pas sans rappeler « Affreux, sales et méchants » et si la collaboration entre eux est improbable, c’est qu’ils se croisent plus qu’ils ne se parlent. Rien d’étonnant alors qu’un hold up puisse se conclure par le rapt de Claude Barzotti.
Si l’intrigue relève de l’enchaînement de bévues avec une étape dans un night-club bancal, prétexte à pousser la chansonnette, la joyeuse bande que forment Jean-François Breuer, Catherine Decrolier, Thomas Demarez et Julie Duroisin, quant à elle, maîtrise parfaitement les recettes du rire. Jeu expressionniste à la limite clownesque, ils passent d’un personnage à l’autre sans interruption.
Cette revanche dont on ne connaîtra le fin mot qu’au baissé du rideau prend donc des allures de course folle où les comédiens changent de peau au quart de tour. Ils vous tiendront en haleine par un jeu de chassé-croisé entre trois époques entretenant le suspens du mot de la fin. 1945, là où tout a basculé, 1985 et l’âge d’or de la chanson française, et 2014 qui voit les Diables rouges éliminés de la Coupe du monde.
Un spectacle au rythme endiablé, une pantalonnade où l’intrigue se noie dans les retournements de situation et les digressions. Les comédiens tiennent la barre mais le spectateur s’essouffle.