Comme le dit Muriel Legrand en début de spectacle, « Il est possible que vous ne suiviez pas tout, donc, ne vous accrochez pas ». En effet, aux personnages déjà cités, s’ajoutent notamment : Claude employé émigré qui perd un bras, une armoire à deux pans, Chantal et Bernard Couchard, un docteur habillé en oiseau et un commissaire. Léonard Berthet-Rivière surenchérit : « De nombreux spectateur et spectatrices périront également pendant la représentation ».
Si l’intrigue importe (très) peu, ce sont les acteurs qui portent le spectacle, Muriel Legrand illumine la pièce par son incroyable jeu comique et créatif. Aux bruitages faits à la bouche et aux mouvements des acteurs s’ajoutent quelques accessoires amplifiant le côté rocambolesque : des ballons qui éclatent, un seau d’eau, le bras de Claude, les scripts posés devant les acteurs aux pages tournées en symbiose et un final plutôt spectaculaire.
En plus d’en être l’acteur, Léonard Berthet-Rivière est l’auteur de cette parodie, faussement attribuée à Roger Dupré. Une grande complicité unit les deux comédiens qui prennent visiblement beaucoup de plaisir à jouer ce pastiche, déjanté à souhait mais parfaitement maîtrisé. Baser l’entièreté du spectacle sur le jeu des protagonistes est un pari osé, une intrigue plus facile à suivre aurait été moins déconcertante, mais aussi moins absurde, et donc contraire au thème choisi. Rationnels s’abstenir !