Ce « spectacle de crise », irrésistible dans les dix premières minutes, est inégal. Florence explique qu’elle vient de passer une année épouvantable, arrive sur scène munie d’un fusil et décrit les étapes de reconstruction par lesquelles il faut passer lorsqu’on est confronté à une épreuve (« mourning » = deuil) : choc, déni, colère, marchandage, dépression, expérimentation, acceptation. Elle adopte un style drôle et décomplexé, déterminée à mener à bien ce processus de résilience.
Florence Minder en Américaine moyenne, déconfite et désabusée, est extraordinaire. Son look, son attitude, ses accents sont très convaincants. Mais, au fur et à mesure, l’intensité burlesque diminue, les jeux de mots s’estompent, le monologue s’éternise. On adore son humour décalé quand elle affirme que « c’est le niveau de concentration des passagers qui maintient - ou non – l’avion dans les airs », et c’est justement parce que certains moments sont particulièrement savoureux que, par comparaison, d’autres semblent beaucoup plus fades.
On retiendra donc l’exceptionnelle présence de l’héroïne, l’humour éclatant des dix premières minutes du spectacle et le potentiel qui se cache immanquablement derrière tout ça. Il y a un an, cette jeune actrice-productrice assurait déjà une performance théâtrale quotidienne au National en guise de calendrier de l’Avent. Une artiste originale que vous pouvez aussi découvrir via son site : www.florenceminder.com.