Thomas (Dubot) a revêtu son vieux tee-shirt vert à col roulé. Dans le passé, il s’habillait tout en vert, allant jusqu’à fumer des Tigra vu la couleur du paquet. Quand les gens l’interrogeaient sur son accoutrement, il répondait « je suis habillé en vert parce que je suis envers et contre tout ». Le ton est donné. L’humour sera grinçant.
Mandaté par ses collègues pour prendre de ses nouvelles, Antoine (Cogniaux) est un moulin à paroles. Il est venu avec sa compagne Marie (Bourin), jeune femme étrange mais très souriante. Plusieurs sujets sont abordés, d’un éventuel baptême de l’eau pour Thomas au comportement des manchots en Antarctique en passant par une analyse de « Belle du Seigneur » d’Albert Cohen.
Un cinquième personnage participe au repas : Sami (Sami Dubot, musicien du CRR de Paris). Il régit la musicalité de ce psychodrame, accompagnant certaines séquences au clavecin ou à l’accordéon, donnant ainsi un souffle nouveau aux débats des jeunes gens.
Le but du collectif Greta Koetz est d’analyser les possibilités d’émancipation de l’individu pouvant aller jusqu’aux actes fous qui seraient alors vus comme de la résistance. A la fois triste et drôle, la deuxième partie du spectacle questionne sur les limites de comportements pouvant aboutir à l’anéantissement de soi et/ou des autres.
La passion, l’amour, la solitude, la mort, la folie, beaucoup de thèmes alimentent cette soirée jubilatoire qui ne cesse de surprendre. Une belle énergie se dégage des dialogues ancrés dans l’improvisation qui intègre le public avec beaucoup de naturel. Des acteurs talentueux qui nous offrent une prestation touchante comme en témoignent les petits gestes de Léa (Romagny) pour protéger son Thomas. En un mot, on est pour !