Les artistes sont déjà présents sur scène lors de l’entrée des spectateurs. A l’instar des mises en scène d’un Zé Celso, gourou du théâtre brésilien, l’esthétique est loufoque, bien loin des standards du conformisme, provoquante. L’invité surprise de la soirée, quatrième performeur sur scène, se dirige vers les fauteuils dans le plus simple appareil lorsque le spectacle commence. Les comédiens, circassiens et magiciens se livrent alors à une longue danse effrénée en guise d’introduction.
Le but du metteur en scène était de faire un spectacle « illisible » et « décroissant ». Avec ces explications, on comprend mieux le sens du spectacle, qui n’a pas les qualités habituelles auxquelles on peut s’attendre. Gaël Santisteva vient du cirque, Ondine Cloez est chorégraphe et performeuse, Jani Nuutinen est un circassien finlandais. La marmite est donc bien remplie : danse, skate, magie, claquettes, cirque, humour et chant trouvent leur place dans ce spectacle un peu fourre-tout qui propose une succession de saynètes délirantes.
Au final, la représentation s’apparente plutôt à une performance, chacun semblant improviser. Si l’idée de dénoncer les caractéristiques du monde actuel est sympathique, difficile d’adhérer au mouvement à contre-courant de Gaël Santisteva, qui part dans tous les sens. Même avec ses explications en guise d’introduction (et qui sont donc nécessaires), le naturel d’exigence revient au galop. Dommage de ne pas mieux exploiter les dons de ces artistes polymorphes, d’autres que nous pourront peut-être mieux apprécier.